lundi 10 octobre 2011

Démographie: la technologie accentue le déséquilibre des sexes en Asie (ONU)

--
HANOI, 6 oct 2011 (AFP)

L'accès accru à la technologie qui permet aux futurs parents de connaître le sexe de leur enfant a accentué le déséquilibre entre les sexes en Asie où il manque environ 117 millions de femmes, majoritairement en Chine et en Inde, selon les Nations unies.
La tendance va toucher les pays concernés pendant les 50 années à venir, ont ajouté les experts d'une conférence organisée par l'ONU à Hanoï.
"Ce ratio biaisé (...) reflète une préférence pour les fils, ainsi que l'accès accru à la technologie de sélection des sexes", notamment les échographies, a précisé le Fond des Nations unies pour la population.
Une détermination du sexe qui conduit des parents à recourir à des "avortements sélectifs", a ajouté le démographe français Christophe Guilmoto.
En général, le ratio à la naissance est de 104 à 106 garçons pour 100 filles, mais "le niveau s'est élevé progressivement depuis 25 ans dans plusieurs pays asiatiques".
La Chine affiche ainsi un taux de 118,1, l'Inde 110,6, l'Azerbaïdjan 117,6 et le Vietnam 111,2.
"Dans le même temps, la discrimination post-natale - que l'on constate via les décès excessifs chez les petites et jeunes filles - n'a pas complètement disparu", a souligné Christophe Guilmoto.
Les garçons sont en général préférés pour prendre en charge leurs parents jusqu'à la fin de leur vie, et même au-delà d'un point de vue religieux. Et le déséquilibre va durer.
"Non seulement (les hommes indiens et chinois) vont devoir se marier plus âgés, mais ce déséquilibre croissant va aussi augmenter le nombre de célibataires masculins (...), un changement important dans des pays où quasiment tout le monde se marie", a souligné le chercheur.
Gérer ce phénomène et son impact sociétal "pourrait devenir bientôt le prochain défi des gouvernements" de la région, a-t-il ajouté en reconnaissant que l'interdiction de la sélection pré-natale était très difficile à faire respecter.
Heeran Chun, de l'université Jungwon de Corée du sud, a relevé pour sa part que son pays était le seul à avoir réussi à réduire ce déséquilibre, qui avait atteint son apogée au début des années 90.

Aucun commentaire: