dimanche 6 janvier 2013

Lucknow? Why Lucknow?



Quand je dis que je vais à Lucknow pour le weekend, on me demande: Pourquoi Lucknow? Qu'y a-t-il à voir à Lucknow?
La réponse à la première question:  parce que j'ai déjà visité la plupart des destinations touristiques accessibles depuis Delhi et que je n'ai pas très envie de passer le weekend dans la capitale en ces jours les plus frois du dernier cinquantenaire
La réponse à l deuxième, on va la découvrir ensemble.

Lucknow, capitale de l'Uttar Pradesh (état connu pour son insécurité et l'agressivité de sa population, l'enchainement de boutiques de flingues attestant...), n'est vraiment pas réputée pour son attrait touristique. Pourtant, sur le plan culturel, social et politique, c'est une ville intéressante, surtout quand on a la chance d'y être accueillie par des locaux.
Les ruines de la Residency, ce complexe administratif construit pour les anglais au 19ème siècle et assailli par les rebelles indiens en 1857, conduisant à de lourdes pertes humaines de chaque côté. Par respect pour les deux communautés, l'Archeological Survey of India a décidé de ne pas rénover les batiments après la bataille et de les laisser tels quels pour mieux rendre compte de l'évènement.








La Residency, bâtiment principal avec sa tour sévèrement endommagée, qui a donné son nom au complexe.


L'église, autrefois de plusieurs mètres de hauts, dont le clocher est aujourd'hui à terre
Le cimetière où ont été enterré à la va vite les victimes de la bataille ou de l'enfermement (manque d'eau, de nourriture, épidémie de choléra...)


Mosquée




Monument à la mémoire de je ne sais plus trop qui... mais qui donne une belle vue sur l'autre rive de la rivière (la dernière tristement très polluée)


Bara Imambara, ou "gros sanctuaire", bâtiment du 18ème siècle dédié au deuil du petit fils du prophète Mohammed, sacrifié lors de la bataille de Karbala en l'an 61 du calendrier musulman (680 AC).


La porte d'entrée


La mosquée



Le "baoli" (ou stepwell, puits à marches ou réserve d'eau)




L'intérieur de l'Imamambara

Vue depuis les toits de l'Imambara












Perdue dans le Bhulbhulaiya, ou labyrinthe de corridors sans fin sur plusieurs étages


Couché de soleil hivernal sur la mosquée


Rumi Darwaza, ou encore Turkish Gate, entrée de la ville

quand le conducteur de cycle rickshaw fait aussi office de photographe :)
Clock Tower

Galeries de protraits de souverains indiens










 
Pour contrer le froid, rien de tel qu'un bon morceau de viande chez "Tundai Kabab", réputé pour servir les meilleurs brochettes de la ville


 le 2ème jour, retour dans le quartier musulman



et c'est le tour de Chota Imambara, ou "petit sanctuaire", construit par Muhammad Ali Shah, le 3ème Nawab d'Avadh (ancien nom de la capitale) en 1838 et devant servir comme son propre Mausolé






Jama Masjid, mosquée du 15ème siècle qui devait en son temps détrôner celle de Delhi comme plus grands Mosquée de l'Inde, mais dont les plans ont été revus à la baisse à la mort de l'architecte, mais qui n'en reste pas moins belle









Autre mosquée, beaucoup moins impressionnante
sculpteurs de marbre qui encombrent tous les trottoirs du quartier musulman
Tombes de Sa'adat Ali Khan et sa Begum (femme musulmane de haut rang, la femme du Nawab simplement), dont l'intérieur est aujourd'hui inaccessible et le parc environnant transformé en terrain de criquet







Déjeuner avec notre hôtesse et guide Nithya, native de Luckonw
Lycée La Martinière, un dimanche soir dans le froid et le brouillard, on aurait pu rêver mieux pour la découverte de ce bâtiment supposé être un vrai palace, pourtant simple école établie par Claude Martin comme à Lyon et Calcutta, et ayant survécu à la rebellion contre les anglais.



Site le plus récent et sans doute intéressant sur le plan socio-politique: Gomti Park, dédié au Dr Bhimrao Ambedkar, architecte de la Constitution Indienne.
Ce complexe construit par l'ex Chief Minister de l'Uttar Pradesh Mayawati, de la cate Dalit (ou Intouchables) a fait outrage du fait de la somme d'argent monstrueuse qui y a été consacrée et qui aurait pu servir à des programmes de développement de cet été pauvre...









L'éléphant, symbole de la communauté Dalit, au nombre de 100 dans le parc.






Le brouillard et le froid n'aidant pas à l'appréciation de l'oeuvre, quelques images tirées du net




On termine sur une note festive et religieuse, avec la cathédrale de Lucknow illuminée en cette veille de nouvel an



Alors, la question "Pourquoi Lucknow?" a-t-elle trouvé réponse?

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