vendredi 23 novembre 2012

Le système de santé publique est un échec, reconnaît un ministre


NEW DELHI, 16 nov 2012 (AFP) 
 
Le ministre indien du Développement rural a estimé vendredi que le système de santé publique du pays s'était "effondré", avouant sans détour l'échec du gouvernement à garantir une sécurité sociale aux plus pauvres.
Connu pour ses commentaires évitant la langue de bois, Jairam Ramesh a souligné que 70% des dépenses de santé correspondaient à des frais engagés par les particuliers et qu'il s'agissait de la première cause d'endettement dans les zones rurales.
"Nous savons tous que le système de santé en Inde s'est effondré", a déclaré le ministre lors d'un colloque à New Delhi.
"L'Inde est le seul pays au monde où 70% des dépenses sont des dépenses privées alors que la plupart des autres pays débattent de la façon d'augmenter les investissements publics dans le secteur de la santé", a-t-il ajouté.
"Dans de nombreuses régions pauvres de l'Inde, le système de santé publique n'existe tout simplement pas", a-t-il insisté.
Le Premier ministre, Manmohan Singh, a récemment promis que les dépenses de santé tripleraient d'ici cinq ans, dans le cadre d'un programme adopté par le gouvernement et en dépit d'un lourd déficit budgétaire.
Arrivé au pouvoir en 2004 et reconduit en 2009, M. Singh avait fait campagne sur le thème de la "croissance inclusive" destinée à faire partager aux plus défavorisés les fruits de l'expansion économique.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) datant de 2010, les dépenses correspondaient à 4% du Produit intérieur brut (PIB), soit moins que dans de nombreux pays d'Afrique ou en Afghanistan. Dans les pays développés, elles s'élèvent à environ 10% du PIB.
Quels que soient leurs ressources économiques ou leur niveau de vie, les Indiens préfèrent souvent s'endetter en allant se soigner dans un hôpital privé plutôt que dans un établissement public souvent sous-équipé et doté de personnels insuffisants. 
 

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