NEW DELHI, 16 nov 2012 (AFP)
Le ministre indien du Développement rural a estimé
vendredi que le système de santé publique du pays s'était "effondré", avouant
sans détour l'échec du gouvernement à garantir une sécurité sociale aux plus
pauvres.
Connu pour ses commentaires évitant la langue de bois, Jairam Ramesh a
souligné que 70% des dépenses de santé correspondaient à des frais engagés par
les particuliers et qu'il s'agissait de la première cause d'endettement dans les
zones rurales.
"Nous savons tous que le système de santé en Inde s'est effondré", a déclaré le
ministre lors d'un colloque à New Delhi.
"L'Inde est le seul pays au
monde où 70% des dépenses sont des dépenses privées alors que la plupart des
autres pays débattent de la façon d'augmenter les investissements publics dans
le secteur de la santé", a-t-il ajouté.
"Dans de nombreuses régions pauvres de l'Inde, le système de santé publique
n'existe tout simplement pas", a-t-il insisté.
Le Premier ministre, Manmohan Singh, a récemment promis que les dépenses de
santé tripleraient d'ici cinq ans, dans le cadre d'un programme adopté par le
gouvernement et en dépit d'un lourd déficit budgétaire.
Arrivé au pouvoir en 2004 et reconduit en 2009, M. Singh avait fait
campagne sur le thème de la "croissance inclusive" destinée à faire partager aux
plus défavorisés les fruits de l'expansion économique.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) datant de
2010, les dépenses correspondaient à 4% du Produit intérieur brut (PIB), soit
moins que dans de nombreux pays d'Afrique ou en Afghanistan. Dans les pays
développés, elles s'élèvent à environ 10% du PIB.
Quels que soient leurs ressources économiques ou leur niveau de vie, les
Indiens préfèrent souvent
s'endetter en allant se soigner dans un hôpital privé plutôt que dans un
établissement public souvent sous-équipé et doté de personnels insuffisants.
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