Inde: des personnalités dénoncent la corruption qui menace la croissance
NEW DELHI, 11 oct 2011 (AFP) - D'éminents hommes d'affaires, économistes et juges indiens dénoncent une "corruption galopante", un système judiciaire bloqué et un manque de réformes qui menacent la croissance de leur pays, dans une lettre ouverte publiée dans la presse mardi.
Les signataires, dont le fondateur du géant des logiciels Wipro, Azim Premji, estiment que la vie quotidienne en Inde est "viciée par la corruption à tous les niveaux".
"Plusieurs lois dépassées nécessitent une révision urgente pour refléter les réalités contemporaines", ajoutent-ils. "Des réformes sur la propriété foncière, la justice, le vote et la police sont nécessaires et de manière urgente".
Le gouvernement du Premier ministre Manmohan Singh a été éclaboussé par plusieurs scandales de corruption depuis plus d'un an, le plus retentissant ayant porté sur la vente présumée frauduleuse de licences de téléphonie mobile orchestrée par l'ancien ministre des Télécommunications.
Une récente campagne visant à durcir la législation anti-corruption, menée par un militant apolitique de 74 ans, a trouvé un immense écho au sein de la société, écoeurée de ce fléau qui sévit depuis des années.
Chaque transaction en Inde --d'une demande de raccordement au réseau électrique à l'obtention d'un certificat de naissance-- s'accompagne d'un pot de vin, soulignent les signataires.
Les firmes font face à des demandes incessantes pour l'octroi de faveurs ou d'argent à des autorités diverses.
Quant au système judiciaire, il compte 31 millions de cas en attente, rappellent les signataires, parmi lesquels Keshub Mahindra, président du groupe automobile Mahindra, Bimal Jalan, ancien gouverneur de la Banque centrale ainsi que plusieurs grands juges à la retraite.
Le pays est le théâtre d'une révolution économique depuis les réformes de 1991. La croissance s'est toutefois ralentie ces derniers mois, en raison de l'affaiblissement des économies européennes et américaine.
L'Inde cherche aussi à maîtriser son inflation et relève donc ses taux d'intérêt, ce qui bride la croissance. Le gouvernement table désormais sur 8% de croissance pour l'année budgétaire en cours, contre 9% précédemment, mais des économistes jugent ces nouvelles prévisions encore trop optimistes.
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